Droit à la ville (D.A.V) #4 / Berlin

Forum international du Droit à la ville à Berlin

Ouverture publique

En juin, La Générale participe au 10e Forum international du Droit à la ville 2024 qui se tient à Berlin (7 - 9 juin 2024) : https://rechtaufstadt-forum.de/en/front-page/

Nous invitons toute personne ou structure intéressées à se joindre à nous pour former une délégation qui s'y rendra.

PROGRAMME DES 7, 8 et 9 JUIN :

Dix ans du Forum du Droit à la Ville : Quel est l'avenir des mouvements sociaux urbains ? Impliquer plus de personnes, devenir plus fort·es, remporter des luttes ensemble

"Quel est l'avenir du droit à la ville ?" était l'intitulé de l'invitation à une réunion nationale de groupes d'activistes urbain·es à Kassel en avril 2015. Après un premier pic de luttes contre la gentrification et pour un droit à la ville depuis la fin des années 2000, un espace de réflexion, d'échange d'expériences et de transfert de connaissances était devenu nécessaire. Kassel a marqué le début du Forum du Droit à la Ville qui se déroule depuis lors dans une ville allemande différente chaque année. Après Cologne, Francfort, Leipzig, Hambourg, Weimar (en ligne), Bonn, Jena et Oberhausen, le dixième anniversaire sera célébré à Berlin du 7 au 9 juin 2024. Tous·tes les activistes et groupes d'activistes urbain·es sont invité·es, aussi bien celles et ceux qui ont contribué à façonner les précédents Forums du Droit à la Ville ainsi que les personnes/groupes participant pour la première fois.

Derrière le dixième Forum du Droit à la Ville, il y a de nombreuses années d'activisme urbain dans diverses villes, avec de petites et grandes réussites qui soulignent l'importance centrale de l'environnement urbain comme lieu de rencontre et de débat. En se mobilisant pour des manifestations et des actions, et en mettant en relation de nombreux·euses locataires et voisin·es dans des luttes locales, nous avons créé, au fil des années, une base importante pour la pratique politique. À partir de ces expériences, des réseaux et des alliances ont été forgés avec d'autres mouvements sociaux, syndicats et associations, qui ont contribué au développement d'idées innovantes et à des débats stimulants. Comment pouvons-nous concilier des loyers bas avec une organisation alternative de l'offre de logements ? Que signifie la socialisation des entreprises de logement et d'énergie pour la remunicipalisation des espaces urbains ? Comment pouvons-nous concevoir des villes féministes et respectueuses du climat qui servent de lieux de solidarité et d'accueil ? À travers multiples référendums, nous avons montré que nous pouvons obtenir des majorités sociales en faveur de ces projets. Enfin, les Forums du Droit à la Ville ont été un lieu significatif pour transmettre des connaissances et des stratégies d'une ville à l'autre.

Malgré ces succès, un sentiment de morosité s'installe : Une grande partie de ce pour quoi nous avons lutté n'a qu'une durée ou une portée limitée. De nombreuses administrations locales ne répondent pas à nos demandes, et quand bien même elles parviennent à reprendre nos idées, la mise en œuvre est souvent retardée, atténuée ou inversée. Malgré toutes les manifestations, les politiciens poursuivent une politique du logement qui favorise les riches, l'industrie immobilière et les investisseurs. Ils négligent grandement le développement urbain social, le contrôle des loyers et les politiques de logement progressistes et poussent au démantèlement des infrastructures locales par leurs politiques d'austérité. Mis à part quelques exemples brillants, la résignation s'installe. Bien que les crises du logement, du soins et du climat et le virage à droite continuent de s'aggraver, il semble de plus en plus difficile de se mobiliser pour le droit à la ville.

Alors, comment le mouvement politique urbain devrait-il continuer ? Comment pouvons-nous élargir notre compréhension du droit à la ville afin de devenir plus, plus fort·es et plus diversifié·es et remporter de nouvelles batailles ? Pour discuter de ces questions, le 10e Forum du Droit à la Ville vise à créer un espace commun de discussions politiques pour développer des objectifs communs, des demandes et des stratégies pour le mouvement politique urbain à partir de l'échange de connaissances sur les luttes locales, également au-delà du thème du logement. Comme toujours, le forum est ouvert en termes de sujets : Du climat et de la crise des soins à l'espace public et aux transports en passant par le logement et tout ce que vous souhaitez inclure dans le droit à la ville. Nous sommes ouvert·es à toutes les suggestions d'ateliers et nous invitons à notre anniversaire en particulier les personnes  qui souhaitent participer pour la première fois à la lutte urbaine !

CYCLE "DROIT À LA VILLE" :

Après avoir reçu la nouvelle de son expulsion du 39, rue Gassendi à la fin du mois de novembre 2024 et après 20 ans à créer des espaces pour l'expérimentation artistique, politique et sociale, La Générale lance une série de discussions autour du Droit à la ville défini par Henri Lefebvre en 1967 (”Le droit à la ville”, L’Homme et la société, 6/1967, p.29-35. https://www.persee.fr/doc/homso_0018-4306_1967_num_6_1_1063).

Elle invite donc organisations, associations et habitant.es à une série de réflexions et actions sur le Droit à la ville : Quel avenir pour les espaces de luttes et de liberté ? Comment lutter contre les processus d'exclusion dans les villes ? Pourquoi est-il nécessaire de penser la ville comme un bien commun accessible à tous·tes ses habitant·es ?

De très nombreuses associations, lieux de création et d'expérimentation et de collectifs vivent une situation particulièrement préoccupante : suppressions de subventions, fermetures de lieux, intimidations, pressions, dissolutions etc. Il serait regrettable que dans quelques années, Paris soit la vitrine d'une culture consensuelle, privatisée et d'élite, vidée de toute sa substance politique. 

Nous sommes à un moment de pivot politique et nous avons la nécessité d'agir. 

LES AUTRES DATES "DROIT À LA VILLE" :

> MARS 2024 : La Générale participe à Césure à la journée "Rencontre régionale des tiers-lieux d'Île-de-France" et à l'animation de l'atelier "Droit à la ville, précarité foncière et tiers-lieux" : Les tiers-lieux sont soumis à des conditions d’occupation précaires de leurs bâtiments. Comment construire un plaidoyer et des outils collectifs pour assurer leur pérennité et leur présence dans la ville ?
Avec Mauyeul BEAUDET (SCIC La Main Foncièrement Culturelle), Cédric MAZIERE (Oasis 21), Romane POULET (Le Crapo), Sidonie HAN (La Générale).
Infos ICI.

> AVRIL 2024 : Le mardi 2 avril, à partir de 19h, conférence (en anglais) transmise en direct sur la radio Pinode et disponible en replay ICI. Tobias (pseudonyme) est invité à partager son expérience de la campagne Deutsche Wohnen & Co Enteignen, qui s'est tenue à Berlin, en 2021. La Générale est ravie de l'accueillir, en tant que membre actif de la campagne, pour discuter des origines, des stratégies et des perspectives de DW Enteignen. 

> MAI 2024 : Le mardi 21 mai, à partir de 19h, conférence transmise en direct sur la radio Pinode. Avec Ting, coordinatrice du collectif Les Roses d’Acier, une association communautaire crée en 2014 par et pour les femmes migrantes chinoises en situation précaire et travailleuses du sexe chinoises en France. Le bureau est composé exclusivement des personnes concernées. Avec aussi Hélène Le Bail, chercheuse qui a travaillé sur le droit à la ville en relation avec ce collectif : https://sciencespo.hal.science/hal-03780883v1/document

> SEPTEMBRE 2024 : "Capitale des refu/s/ges", samedi 14 septembre. Au progrmme : stands, expo, projections, table ronde, performance, DJ sets. La ville peut être une plateforme pour les voix lointaines qui cherchent à se faire entendre. Ses réseaux constituer des outils de résistance et des espaces de refuge. Mais avec la nouvelle Loi Immigration et la montée de l'extrême-droite, les obstacles et les dangers se multiplient pour les dissident·e·s en exil à Paris. État des lieux. ÉCOUTER L'ENREGISTREMENT DE LA TABLE RONDE ICI !

> OCTOBRE 2024 : "Fin de la colonie", pour dire : fin des structures économiques, politiques, des structures de pensée et d’affect qui reproduisent les logiques coloniales d’extractivisme, d’expropriation, de hiérarchisation des vivant.e.s. Éléments de réflexion à partir des travaux des résident.e.s et compagnon.ne.s de La Générale et d’invité.e.s, pour former de nouvelles alliances.