Mardi Informel de La Générale

Rencontres, débats, conférences

Ouverture publique

Ce mardi 8 octobre, à La Générale, à 19h30, nous recevons Xavier Fourt, du collectif Bureau d'études, à l'occasion de la sortie du numéro 6 de Planète Laboratoire "Paysans Planétaires | Assemblée des Sols".

"Dans ce numéro, nous imaginons un futur paysan et néo-paysan, inventé par des paysans planétaires, organisés en territoires divers, cultivant des biotopes plus hétérogènes, plus démocratiques, et donc plus habitables que ceux des villes impériales. Ce numéro s’ouvre sur une section centrale consacrée à la récente initiative Soil Assembly, et développe quelques-unes des expériences, réflexions et enquêtes recueillies au sein de ce réseau émergent.

La section «située» appelant à des Assemblées des Sols est incluse dans la section «planétaire». La prochaine Assemblée des Sols aura lieu à La Chimba, Ecuador, en mai 2025.

Le journal a été massivement distribué en langue française à partir du 17 juillet au Village de l’Eau des Soulèvements de la Terre. La version française est disponible à Ferme de La Mhotte (Allier), Rennes (contactez-nous), Antre Peaux (Bourges), La Générale et Atelier 21 (Paris), Kerminy.org et Roscosmoe.org (Finistère).

Le journal La Planète Laboratoire a été créé en 2007, sur l’intuition que d’une «planète usine» il fallait passer à l’analyse d’une «planète laboratoire» – où le «risque acceptable» est la variable d’ajustement d’expérimentations à échelle 1. Nous postulions alors que 1945 était la date symbolique de ce passage, avec la bombe atomique comme marqueur et symptôme. Nous commencions tout juste à parler de «Grande Accélération» et d’Anthropocène, mais il était déjà clair que la construction de la surveillance environnementale, avec son appareillage allant des micro-capteurs de mesures terrestres à l’observation satellitaire, était directement issue des technologies et des méthodologies de la dissuasion nucléaire de la guerre froide.

Mais comme le souligne l’historien des sciences Christophe Bonneuil, la prise de conscience du «tournant planétaire» remonte à bien plus loin que la vue de la Terre depuis la Lune ou la fondation de l’Union internationale pour la conservation de la nature à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Il nous rappelle que, si la communauté des historiens admet aujourd’hui l’existence d’une «conscience de la globalité» depuis au moins le XVIe siècle, les «régimes de planétarité» sont encore largement à éclaircir. Et comme l’a écrit Gayatri Chakravorty Spivak en 1999, «le globe est sur nos ordinateurs. Personne n’y vit». Depuis, la philosophe indienne nous encourage à nous éloigner de la vision techniciste du «globe», perçu comme envahissant et contrôlant la planète, au profit d’un regard «planétaire» qui irait à la rencontre de cet autre que nous habitons, ainsi que des altérités avec lesquelles nous cohabitons sur Terre.

A l’heure où les conditions de vie ne détériorent toujours davantage, tant sur le plan écologique que social et humain, c’est cette direction que nous proposons de prendre ici."

PAYSANS PLANÉTAIRES UNISSEZ-VOUS !

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Le journal « La Planète Laboratoire » a été créé en 2007 à l’initiative de Ewen Chardronnet et du groupe d’artistes Bureau d’études qui en ont assumé ensemble la responsabilité éditoriale depuis lors. Publication dépendant d’opportunités de financement, six numéros ont été publiés entre 2008 et 2024, avec des tirages mixtes de 5000 copies en langue française et 5000 en langue anglaise. La diffusion est par ailleurs effectuée par les réseaux de soutien ou lors d’évènements culturels ou militants ou encore d’interventions dans le cadre académique.

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Xavier Fourt forme, avec Léonore Bonaccini, le duo d’artistes de Bureau d'études. Ils proposent un travail de recherche, de collecte et de mise en forme des structures invisibles de la société mondiale. Ils créent des cartes, quelques fois à l’échelle d‘un mur entier. Ce sont des représentations graphiques des différents systèmes de pouvoirs, politique, économique, ou médiatique, un travail colossal qui combine la richesse documentaire à la recherche esthétique pour tenter de rendre visibles «les paysages cachés» de notre société, comme les structures étatiques, financières, ou administratives.