Mardi Informel de La Générale

Workshop

Résidence de travail

Mardi 5 mars, le MIG (Mardi Informel de La Générale) reçoit l'artiste américain trans-disciplinaire Joseph Nechvatal, actuellement en résidence à La Générale, avec Nicolas Ballet (historien d'art, attaché de conservation au Centre Pompidou et auteur de Shock Factory : Culture visuelle des musiques industrielles, récemment paru aux Presses du réel, qui l'interrogera sur son art, la musique concrète et ses productions visuelles envahies par des processus algorithmiques pseudo-viraux.


[N.B. La partie centrale de la conversation entre Joseph et Nicolas sera en anglais, on propose discussion bilingue avec l'artiste à la suite]

Joseph Nechvatal (né à Chicago en 1951) est un artiste post conceptuel vivant à Paris. Il crée des tableaux et animations à l'aide d'une simulation de vie artificielle de virus. Les thèmes abordés dans son œuvre incluent : l'apocalypse, les excès de la communication, les virus, la fluidité de genre.
En 1975 il déménage de Chicago à New York (Tribeca). Il entame des études à l'université de Columbia avec le philosophe Arthur Danto tout en travaillant pour la Dia Art Foundation comme archiviste pour le compositeur de musique minimale La Monte Young. En 1980 il quitte Tribeca pour le Lower East Side où il trouve une camaraderie artistique et une énergie créatrice inspirée du politique. Il devient étroitement lié au groupe Collaborative Projects (Colab), collectif influent d'artistes post-punk, incluant notamment Kiki Smith et Jenny Holzer. Ce sont les jours de gloire des célèbres projets du groupe Colab : Just Another Asshole, The Real Estate Show, The Times Square Show. Il contribue également à mettre en place dans le Lower East Side l'espace culturel à but non lucratif ABC No Rio où ont lieu des expositions pensées autour de thèmes politiques. Pendant cette période son œuvre se compose de dessins post-minimalistes à la mine de plomb (quelquefois issus d'agrandissement photo), de sculptures, de photographies, de morceaux de musique concrète composés de collages audio. En 1983, il est l'un des co-fondateurs du célèbre projet musical et sonore d'avant-garde, Tellus Audio Cassette Magazine. En 1984, il travaille avec le compositeur Rhys Chatham du courant No Wave sur un opéra intitulé XS: The Opera Opus. Cet opéra a été présenté entre 1984-1986 à New York et Boston. En 1986 il a commencé à utiliser l'informatique et la robotique pour créer des peintures conceptuelles dont certaines ont été exposées lors de Documenta VIII. En 1992, il devient artiste en résidence à l'atelier Louis Pasteur et à la Saline Royale d'Arc-et-Senans, où il développe des programmes de virus informatiques qu'il utilise comme outil artistique. Ce travail traduit ses réflexions sur l'épidémie du SIDA. En 1995, encouragé vivement par Pierre Restany, il s'installe à Paris. Il partage alors sa vie entre Paris et New York. En 1999, il obtient en Angleterre son doctorat en philosophie. Il écrit deux ouvrages sur la théorie de l'art : «Towards an Immersive Intelligence» et «Immersion Into Noise».


Depuis 2001, il étend ses expérimentations sur le virus en tant qu'instrument artistique et pictural dans une série de travaux sur la vie artificielle. Ces travaux comprennent plusieurs séries de peintures, animations, et une composition audio: «viral symphOny». Il continue actuellement d'explorer la fragilité et la fluidité du corps humain.
> www.nechvatal.net

 

Nicolas Ballet est docteur en histoire de l'art et attaché de conservation au Centre Pompidou. Il consacre ses recherches aux cultures visuelles alternatives, à l'art expérimental, aux sound studies et aux avant-gardes artistiques. Il enseigne l'histoire de l'art contemporain à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et a écrit de nombreux textes explorant les apports visuels et sonores des contre-cultures et des pratiques artistiques expérimentales. Il est l'auteur de deux livres sur Genesis P-Orridge et a notamment publié dans Les Cahiers du Musée national d'art moderne, Octopus Notes, Marges, OpticalSound, Volume !, Revue & Corrigée, Klima, dans les Cahiers du CAP et Histo.art aux Éditions de la Sorbonne, ainsi que dans des ouvrages consacrés aux œuvres de Nigel Ayers et de Zoe Dewitt. En 2023, il a été le commissaire de l'exposition « Who You Staring At ? Culture visuelle de la scène no wave des années 1970 et 1980 » au Centre Pompidou.
> www.nicolasballet.com

 

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Les Mardis Informels de La Générale (MIG) sont une série de workshops transdisciplinaires, à la croisée de l'art et de la science, où sont discutés des grands enjeux de société en lien avec la technologie, le numérique, l'économie, la finance, l'énergie, l'alimentation, l'extractivisme et le colonialisme (ressources agricoles, minières, sous-marines, ...) le biologique, l'imaginaire technopositiviste (spatial, metaverse, biotech, transhumanisme,...), les nouveaux régimes écologiques (climat, biodiversité). Chaque semaine, un.e intervenante.e est invité.e.

Intervenant.es en 2021-2022 : Soline NIvet (architecte, chercheuse), Pablo Jensen (physicien), Christophe Bonneuil (historien), Clémence Seurat (éditrice, curatrice), Pinky Htut Aung (artiste, activiste), Flaminia Paddeu (géographe), Gwenola Wagon (artiste Chercheuse, Paris 8), Nicolas Taffin (éditeur, graphiste), Ewen Chardronnet (conquête spatiale), Renata Avila (droit international), RYBN (finance offshore), Raffart-Roussel (art et technologie), Marcel O'Gorman et Jennifer Clary-Lemon (art et ornithologie), Nora Hauswirth (curatrice), Index.ngo (modélisation 3D et expertise policière), Paolo Cirio (justice climatique), Antoine Leudière (cryptographie), Bertrand Charles (relations internationales), Olivier Dubourdieu (Mica Initiative, extractivisme), Laurent Carlier (art numérique), Adriana Knouf et Shu Lea Chang (performance), Marie Lechner et Oulimata Gueye (On-Trade-Off), Pierre Madelin (philosophie), Frédéric Neyrat (philosophie), Robereto Dell'Orco (mycologie), Disnovation.org (disnovation), Xiao Xiao (traitement du signal).