le 10 déc / "Ouvrir la Voix" / Projection et débat
Ouverture publique
Ouverture des portes à 19h
Projection à 19h30
OUVRIR LA VOIX de Amandine GAY, durée 2h
À l'issue de la projection, la réalisatrice vous propose une table ronde avec Françoise Vergès, Maboula Soumahoro, Silyane Larcher
OUVRIR LA VOIX est un film sur les femmes noires d’Europe francophone issues de la diaspora. En s’appuyant sur des témoignages, des performances artistiques et des événements politiques, ce film donne l’opportunité à celles qui sont habituellement racontées ou silencées, de se raconter et d’être en charge de leur représentation à l’écran.
OUVRIR LA VOIX s’inscrit dans un mouvement global de réappropriation de la narration par les femmes noires qui offrent ici bien plus qu’une fenêtre ouverte sur l’expérience minoritaire en France et en Belgique : elles proposent de penser l’Afropéanité et les diasporas noires dans leur puissance et leur potentialité créatrice.
Notes de la réalisatrice, Amandine Gay sur son film: " Ouvrir La Voix est né de mon désir d’occuper l’espace public et d’expliquer pourquoi l’effacement des discriminations subies par les femmes noires en France et en Belgique est aussi problématique que politique. Ouvrir La Voix est un film qui répond à cette nécessité pour les femmes noires francophones de se réapproprier la narration car nous sommes encore trop souvent réduites au silence ou présentées comme des victimes passives. Ce film est aussi une célébration de notre diversité en tant qu’Afro-descendantes : femmes noires nées en France et en Belgique ou ailleurs, de parents Français, Belges ou immigrés, de toutes confessions ou sans confessions, de toutes orientations sexuelles, etc. Ouvrir La Voix est un portrait politique de femmes noires d’Europe francophone, qui révèle la complexité et la multiplicité de nos vies et de nos identités. Au-delà des anecdotes personnelles se trouvent les enjeux politiques liés à notre condition doublement minoritaire de femmes et de noires. C’est pourquoi j’ai choisi la forme de la discussion et des récits entremêlés afin que mon propre parcours soit nuancé et enrichi par celui d’autres femmes noires. Ouvrir La Voix est ma façon de célébrer l’histoire de la résistance des femmes noires qui depuis le marronnage, en passant par la créolité, le panafricanisme, la négritude et l’afroféminisme ont toujours inventés des outils leur permettant de ne pas être réduites au silence. Ce film est pour celles qui se sont battues avant nous et un témoignage pour celles qui viendront après nous."
La projection est suivie d'une table ronde avec la réalisatrice Amandine Gay, Françoise Vergès, Maboula Soumahoro, Silyane Larcher et Nadia Yala Kisukidi. AMANDINE GAY Diplômée de l’Institut d’Études Politiques de Lyon en communication elle s'oriente dès 2008 vers le Conservatoire d’Art Dramatique de Paris 16. Interprète au théâtre, au cinéma et à la télévision, elle décide de se lancer dans l'écriture de programmes courts pour la télévision en 2012. En 2014, elle passe à la réalisation avec un reportage sur les manifestations #ContreExhibitB et un long métrage documentaire Afro-féministe qui s'intitule : Ouvrir La Voix. Elle est aussi contributrice pour le site d'information Slate.fr. En 2015, elle signe la préface de la première traduction française du classique de bell hooks, Ne Suis-Je Pas Une Femme. Cette année marque aussi son installation à Montréal où elle poursuit une seconde maitrise, en sociologie, afin de travailler sur l’adoption interraciale, un autre sujet qui lui est cher. Suivez ses aventures en français et en anglais @OrpheoNegra FRANÇOISE VERGÈS Françoise Vergès est titulaire de la Chaire « Global South(s) » au Collège d’études mondiales, Fondation des sciences de l’homme. Elle a publié de nombreux ouvrages et articles en français et en anglais sur les mémoires de l’esclavage, Frantz Fanon, Aimé Césaire, la postcolonialité, le musée postcolonial, les processus de créolisation dans les mondes de l’Océan indien. Elle est auteur de films et commissaire. Après avoir grandi à La Réunion, Françoise Vergès a vécu à Alger puis à Paris où elle exerce comme journaliste et éditrice féministe. Elle effectue des voyages dans des pays sous dictature militaire (Chili) ou totalitaires (Union Soviétique) pour recueillir des témoignages de femmes en lutte. En 1983, elle s’installe aux Etats-Unis. En 1987, elle reprend des études à San Diego State University où elle obtient summa cum laude une double licence en Political Science et Women’s Studies. Elle obtient son doctorat en Science Politique à l’Université de Berkeley, Californie, en 1995, publié par Duke University Press. Elle a enseigné à Sussex University et Goldsmiths College (Londres). Elle a été présidente du Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage de 2009 à 2012. Entre 2007 et 2010, elle a élaboré le programme scientifique et culturel d’un projet de musée à La Réunion. [caption id="attachment_8004" align="alignleft" width="399"] The politologue and author Françoise Vergès, Dakar, 2016. / La politologue et auteure Françoise Vergès, Dakar, 2016.[/caption] MABOULA SOUMAHORO Maboula Soumahoro est docteure en civilisations du monde anglophone, spécialiste en études états-uniennes, afro-américaines et de la diaspora noire africaine. Maitresses de conférences au sein l'université de Tours François-Rabelais, elle est actuellement « Visiting Faculty » à Bennington College et Barnard College-Columbia University aux Etats-Unis. Maboula Soumahoro est co-fondatrice et présidente de l'association Black History Month (Journées Africana). SILYANE LARCHER Silyane Larcher, politologue, chercheure au CNRS (URMIS-Paris Diderot), auteure de : L’autre citoyen. L’idéal républicain et les Antilles après l’esclavage, Paris Armand Colin, 2014 ; avec Félix Germain (University of Pittsburgh), Black French Women and the Struggle for Equality (1848-2015), University of Nebraska Press, « France Overseas », à paraître au printemps 2017. Mène actuellement une recherche sur le renouveau de l’afroféminisme en France. " à lire: http://www.lemonde.fr/afrique/video/2016/12/07/amandine-gay-etre-une-femme-noire-en-france-c-est-un-enjeu-specifique_5045130_3212.html